André Rochard – Sandra Hurtado-Ròs – Thierry Gomar – Abdalatef Bouzbiba
Chants d’errance en Méditerranée
Les romances séfarades en ladino expriment la nostalgie de l’Espagne après l’exil de 1492. Chantées en langue judéo – espagnole, mélange de Castillan et de quelques mots d’Hébreu, elles s’apparentent à la poésie médiévale espagnole des XIème et XIIème s. La forme et la langue n’ont pas été définitivement fixées à ce moment-là puisqu’elles ont été transmises oralement et modifiées par les influences musicales des pays méditerranéens dans lesquels elles ont continué à être chantées durant des siècles. La plupart de ces mélodies sont des chants de femmes.
Les romances séfarades ont traversé les siècles par le biais de la tradition orale. Ces chansons sont des monodies issues de la musique populaire en vogue dans les communautés séfarades installées en Espagne depuis l’Ancien Testament et jusqu’en 1492, époque de la chute de Grenade et du début de la Reconquista. Ces ballades, qui ont été colportées en Méditerranée, Turquie, Maroc, Bosnie, Grèce ou Bulgarie, sont en Castillan et continuent, depuis, à chanter le quotidien d’un peuple déraciné.
Musique séfarade : on associe souvent “séfarade” à “non-ashkénaze” alors que le terme signifiait originellement “d’ascendance juive hispanique”. De nombreux Marocains d’un certain âge chantent encore des romances (ballades) dont on peut retracer l’origine à la poésie espagnole d’antan; on peut aussi entendre des chansons paraliturgiques dans une langue teintée d’hébreu et de judéo-espagnol, de même que des chansons de mariage, de récréation ou des poésies lyriques en “Haketiá” (judéo-espagnol marocain) et en “Ladino” (“Dzudez” et “Spaniol”).
Sandra Hurtado-Ròs : chant ; André Rochard : oud, guiterne, vièle, nei, ; Thierry Gomar : percussions, derboka, daf, hang